Rue des enfants : à l’école Joannès Masset, c’est fait !
La « bibliothèque imaginaire » des élèves de Joannès Masset (9e) s’affiche désormais à la fois à l’entrée de la rue du Docteur-Horand piétonnisée et à celle de leur école. Une fresque en deux parties réalisée dans le cadre des « Rues des enfants » visant à apaiser et sécuriser les abords des écoles.
Le Petit chaperon rouge, une licorne, le lapin pressé d’Alice au pays des merveilles, un immense dragon souriant…, ce sont ces personnages, et d’autres, que les élèves de Joannès-Masset croisent désormais tous les jours sur le chemin de l’école. « Tout le monde est ravi. Cela met de la vie dans cette rue un peu triste », déclare Reno Kidd, artiste du collectif La Coulure. C’est lui qui est intervenu, à la demande de la Ville de Lyon, sur les deux fresques qui ont vu le jour en ce début de printemps. L’une accueille les enfants dans la rue Docteur-Horand, l’autre à l’entrée de l’établissement scolaire.
Inspirée des dessins des écoliers
La Coulure mène des ateliers avec des enfants depuis sa création en 2007. « Nous commençons par un travail pédagogique avec les écoliers. Nous échangeons avec eux car nous voulons les associer au processus créatif », détaille Reno Kidd. Le collectif a déjà œuvré à Daubié et Chavant (7e), Jean-Macé (8e), Audrey-Hepburn (9e).
Ces échanges ont amené l’équipe pédagogique à retenir le thème de la « bibliothèque imaginaire ». Ainsi, la fresque à l’école représente deux enfants qui ouvrent un livre dont plusieurs personnages s’échappent : le capitaine Crochet, Sherlock Holmes, le Petit prince, le génie d’Aladdin… Les illustrations sont inspirées des dessins des élèves des 4 classes de CE2, CM1 et CM2 impliquées. Reno Kidd les a reproduites sur les murs, les enfants, eux, ont appliqué les couleurs beige, bleu, rouge…, en suivant les instructions de l’artiste : « Prenez le pinceau comme un crayon, trempez-le dans la peinture, essuyez-le sur le bord du pot pour enlever le surplus. Puis il faut gratouiller la surface du mur pour bien étaler la peinture et bien remplir les trous car ce n’est pas plane. Il faut faire comme si vous brossiez les dents du mur. »
Se réapproprier l'espace
Les ateliers de mise en couleurs ont eu lieu sur deux périodes, pendant le temps périscolaire à midi pour la fresque créée dans l’enceinte de l’école et durant le temps scolaire dans la journée pour celle située dans la rue. « C’est un beau projet. Les enfants peuvent se dire que si leur école est agréable, ils y sont pour quelque chose. De plus, c’est un travail collectif », estime Martine Stuart, directrice du périscolaire. Les propos de Frédéric Cantegreil, enseignant, abonde en son sens : « C’est chouette de peindre à l’extérieur et que ce soit légal. Cela nous a permis de faire notamment un travail sur la différence entre les tags et les graffiti. C’est pas mal d’occuper un peu l’espace, de se le réapproprier. »
Cerise sur le gâteau, tous les passants peuvent aussi en profiter.