Alimentation et gastronomie
- Publié le 29 janvier 2024

La dernière ferme de Lyon est sauvegardée

Une partie de l'équipe des repreneurs de la dernière ferme de Lyon
Crédit photo : Muriel Chaulet / Pierre Arcan, associé, Louis-Pierre Perraud, Cécile Reymond, Simon Pascault, Nicolas Gauthier

Suite au départ en retraite de son dernier propriétaire et pour maintenir cette activité agricole, la Société coopérative d’intérêt collectif "La Ferme de Lyon" assure désormais l'avenir de la dernière ferme lyonnaise.

Contenu

Sur le plateau de Saint-Rambert (9e), depuis 1896, quatre générations de fermiers se sont succédées. « C’est mon arrière-grand-père qui a commencé le fermage ici. Mon grand-père puis mon père ont suivi. Et j’ai continué en 1984 », rappelle Louis-Pierre Perraud. Désireux de prendre sa retraite après plus de 40 ans de labeur, il vient de céder son bien à la Société coopérative d’intérêt collectif "La Ferme de Lyon". « Je suis content d’avoir trouvé des jeunes courageux pour reprendre », affirme-t-il. Ces jeunes sont notamment Simon Pascault, Nicolas Gauthier et Cécile Reymond, les trois premiers salariés engagés dans le projet. 
Pour démarrer, ils ont reçu un coup de pouce financier de trois collectivités : la Ville de Lyon à hauteur de 40 000€, la commune de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or avec 10 000€ et la Métropole de Lyon pour 100 000€. Cette entrée au capital vise à maintenir la dernière ferme lyonnaise et l’activité agricole sur le territoire sur quelque 16,4 hectares (dont une partie est située sur Saint-Cyr-au-Mont-d’Or). 

« Je me suis pris au jeu ! »

L’un des piliers de la Ferme de Lyon est Simon Pascault. Le tout nouveau directeur général de la SCIC a 27 ans. « Je suis originaire du Vercors (38). J’ai fait mes études d’ingénieur agronome ici, à l’ISARA (ndlr : dans le quartier de Gerland). » Sa passion pour l’agriculture n’est pas un héritage. « Il n’y a pas de fermier dans ma famille », précise-t-il, « je pense que cela vient de mon territoire d’origine, le Vercors, un patrimoine naturel et agricole au sein duquel j’ai grandi. » Après ses études, parmi ses différentes expériences, Simon a monté un projet visant à accompagner les exploitants dans la transmission de leur ferme. Et finalement : « J’étais ouvrier ici il y a deux ans, je devais trouver un repreneur et en fait je me suis pris au jeu, c'est moi qui ai repris ! »

Un projet aux activités multiples 

Aux côtés de Simon Pascault, Nicolas Gauthier et Cécile Reymond, d'autres associés sont entrés au capital de « La Ferme de Lyon ». Pierre Arcan, Sylvie Gauthier, Serge Brulliard, Laurent Gourrier, Les Ecoaménageurs, P&L Associés, TKT Société complètent l'équipe. « Pour assurer la pérennité de l’entreprise et répondre à la demande des habitants, nous allons diversifier la gamme des produits et services », explique Simon Pascault. Plusieurs activités agricoles vont être menées de front en augmentant notamment la surface des espaces de maraîchage et d’arboriculture et en les convertissant en agriculture biologique.

Composés de pommiers, poiriers, de cerisiers, de pêchers, de cognassiers et d'abricotiers, les vergers de Saint-Rambert et de Saint-Didier offriront à l'avenir davantage de produits (kiwi, kaki, prune). 
Un atelier d’élevage porcin de plein air en agropastoralisme sera également créé. Promouvoir une identité porcine de haute qualité, propre à la région lyonnaise et à sa gastronomie, et élargir l'éventail des produits à la vente en seront les principaux objectifs. 
Enfin, la production viticole sera redéveloppée. La Ferme Perraud a toujours cultivé des vignes dans le clos de Saint-Rambert à côté du verger. Le patrimoine viticole actuel sera valorisé en replantant des cépages résistants aux conditions climatiques du territoire et en utilisant des parcelles anciennement viticoles au mont Thou. Objectif : proposer une gamme de « Vin de Lyon » accessible à tous les amateurs.