On les découvrait en France il y a quelques années avec le sublime documentaire "Is This Punk Music ?" de Rodrigue Huart, relayé par Télérama, et une poignée de premières parties d’Idles. Déjà à l’époque où l’un des deux frères avait à peine la majorité, on leur devinait sans effort un flagrant potentiel sur la scène punk garage. L’évidence se confirme dans “The Perfect Ending”, deuxième album à la singularité précieuse, bluffant récit artistique massacrant l’espèce humaine et son incapacité à évoluer sur une Terre qui n’est décidément pas acquise. On assiste à un mariage parfait des notes et des mots, porté par une rage à la sincérité rare, qui place sans aucun doute les deux anglais dans la belle famille du rock anglo-saxon actuel.

Quand on écoute "A Gut Feeling", cependant, les londoniens sonnent différemment. Au lieu de composer le plus vite possible, comme le voudrait le rythme habituel des groupes DIY, les deux frères (Jim, voix/guitare et Loz, batterie/choeurs) ont eu le temps de bien réfléchir à ce troisième album pendant les deux dernières années.

Le résultat de ce travail est la liste de morceaux la plus inattendue et satisfaisante de Cassels. On a rarement eu une collection de riffs si entêtants, parfaitement soutenus à la batterie, ornés des éternels textes de génie de Jim.