Commémoration
- Publié le 10 novembre 2020

Commémorations du 11 novembre 1918 : message d'Anne Braibant, Maire du 9e arrondissement

Du fait du contexte sanitaire actuel, la mairie du 9e arrondissement a préféré annuler toute commémoration. Cependant, Anne Braibant, Maire du 9e arrondissement a souhaité adresser un message à l’ensemble des habitantes et habitants du 9e arrondissement.

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Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Nous nous rassemblons tous les ans, depuis plus d’un siècle maintenant, pour évoquer le souvenir des combattants de la Grande guerre. Ces commémorations font partie du devoir de mémoire que nous avons envers nos anciens combattants. Nous créons, par-là, un lien entre les générations, unissant passé et présent. Ce lien nous est cher. Avec d’autres, ils permettent de tisser notre histoire commune.

Les temps de pandémie actuels nous empêchent de nous réunir comme nous le faisons habituellement. Par ce message, nous tenons à leur rendre hommage, eux qui sont tombés héroïquement au combat. Ce jour est de ceux fait pour nous rappeler. Nous rappeler de horreur de la guerre, de l’absurdité de ces conflits qui arrachent des vies, de ces moments où l’Humanité s’oublie. L’Histoire n’est que trop remplie de ces chapitres sanglants.

La France s’est battue à maintes reprises, parfois pour défendre ses idéaux, des principes souvent assaillis. La liberté, l’égalité, la fraternité, méritent d’être âprement défendus. Aujourd’hui nous saluons ces hommes qui ont permis à notre pays de rester libre. Nous saluons leur dévotion et nous compatissons à la détresse, la peur et l’horreur qu’ils ont pu ressentir, terrés dans la boue, à survivre au son des obus et des sifflets d’assaut. Et quand bien même ils revenaient du front, leurs contemporain.e.s apprirent que la guerre tue, même les vivants.

N’oublions personne et saluons aussi la quatrième armée, celle des « anges blancs » et tous ces alliés, victimes de leur dévouement. Hier comme aujourd’hui les soignant.e.s ont pris soin de nos combattant.e.s et de l’ensemble d’entre nous, ont donné leur vie pour sauver celle des autres. Ces anges étaient principalement des femmes. Nous le constatons, elles sont, encore de nos jours, en première ligne et luttent face à la pandémie que nous connaissons.

L’année 2020, spéciale à bien des égards, marque le cinquantième anniversaire de la création du Front de libération de la femme. En 1970, Monique Wittig et huit autres camarades déposent une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu. L’un de leurs slogans était : « il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme ». Alors, comme elles, n’oublions pas que les femmes ont aussi souffert de ces conflits.

Si nous rendons officiellement hommage à des soldats, gardons aussi en mémoire leurs allié.e.s. Et rappelons-nous surtout que c’est dans le dialogue que la démocratie prospère. Alors portons haut nos voix et nos plumes pour garder, toujours, l’éclat de la Fraternité qui nous caractérise tant.

Vive la République et vive la France.